Je suis une maman,
une maman comblée...
5 enfants pleins de vie, chacun un petit trésor !
J'ai la chance de pouvoir leur donner à manger 3 fois par jour,
J'ai la chance de pouvoir leur mettre un pull quand ils ont froid,
J'ai la chance de les coucher dans un bon lit douillet, en sécurité,
J'ai la chance de les emmener à l'école chaque jour,
J'ai la chance d'être à leurs côtés quand ils ont besoin de moi,
J'ai la chance de les voir grandir sereinement...
Aujourd'hui, avec les élèves de sixième, nous sommes allés au Moqqatam (quartier des chiffonniers) chez les soeurs de mère Térésa. Elles accueillent les enfants pendant la journée, et le soir ils retournent dans leurs familles (quelques-uns restent en permanence).
J'ai vu 32 enfants de 1 an dans un "parc" de 20 mètres carrés...
J'ai vu une vingtaine de bébés qui attendaient à même le sol, de manger ou d'être changés...
Et pourtant, là, on s'occupe d'eux, on les lave, on les nourrit, on les habille.
Je suis une maman, je me suis assise au milieu d'eux, tout simplement. Et naturellement, une petite fille est venue se blottir contre mes jambes, une autre m'a aggripée et a posé sa tête sur mon épaule avant de s'endormir... et puis je n'oublie pas tous ces regards qui m'ont épiée : curieux, inquiets, joueurs, malicieux... et ces mains qui ont joué avec les miennes.
Petit moment de complicité et de tendresse qui m'a émue très profondément.
Etre là, simplement, sincèrement,
Se taire, laisser faire, se laisser faire...
Autre regard, ce soir, en rentrant à la maison. Il fait froid, il y a du vent, la nuit tombe. Sous le pont, j'entends les pleurs d'un bébé. D'abord je ne vois rien, rien que cette femme là-bas, qui essaie de cacher quelque chose sous sa pauvre couverture... C'est son bébé qu'elle cherche à protéger, c'est son bébé qu'elle essaie d'allaiter, c'est son bébé qu'elle voudrait voir grandir sereinement...